Nouanda
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Date d'inscription : 16/08/2011
 |  Sujet: 38 - De nouveaux visages Dim 25 Déc - 9:21 | |
|  Les bougies de cire s’égouttaient au gré des minutes qui défilaient. Fixées sur un petit nombre de plafonniers de fortune, elles dispensaient par endroit quelques oasis de lumière blafarde. Franck se trouvait justement dans l’une d’elles. En train de picoler pour changer. Le nez régulièrement plongé dans son godet, il ne quittait pas le comptoir des yeux. Quiconque le connaissant un tant soit peu se serait très vite rendu compte qu’il avait le moral au fond des chaussettes. Et pour cause : la taverne lui semblait désormais bien vide. Plus de Maelle, plus de Gouache et plus de Stark non plus...Cela faisait déjà un bon bout de temps que son confrère capitaine évoquait son projet de prendre le large avec un équipage qu’il avait recruté le temps de son séjour à bon port. Seulement voilà, au bout d’un an à se côtoyer jour après jour, les départs étaient plus difficiles que certains ne voulaient bien l’admettre. Alors, il se sifflait tranquillement sa petite bouteille de rhum pour s’apaiser le cœur et l’esprit.
Dressant l’oreille de temps en temps, il pouvait percevoir une certaine agitation au dehors. Si le coin de rendez vous des poivrots habituels n’était pas aussi bondé que d’habitude, dans les ruelles c’était surement la foule. Les habitants d’Oilean Thorai n’étaient pas réputés pour leur discrétion. Aussi quand l’arrivée imminente d’un bon paquet de groupe nomade avait été signalée par leurs vigies, la « Barrique Percée » eu tôt fait de se vider petit à petit. Laissant la clientèle la plus récalcitrante à son bon plaisir. De toute façon, cela faisait un bon bout de temps qu’on en causait au port de la venue de la fine équipe des Flesh. Paraitrait même qu’un petit nombre d’affilié « Gaeliques » s’étaient joints à eux pour le voyage. Et d’autres noms à retenir surement. Mais la diplomatie, c’était pas vraiment son fort. Lui, du moment qu’ils avaient de quoi garnir largement leurs assiettes et s’assurer un bon stock de denrées en cas de disette c’était tous ce qui lui importait. Bien sûr, il ne crachait pas sur la venue de nouvelles têtes, ça changeait du quotidien et malgré son humeur actuelle, il était plutôt du genre à aller facilement vers les gens et à les accueillir à bras ouverts. Mais, il faut dire qu’avec tous ses allers et venue de nouvelles recrues et de groupes nomades affiliés qui s’en allaient et qui s’en repartaient, leur cité avait quelque peu perdue sa fonction de port pour acquérir celle de moulin.
C’est donc, observant son énième fond de verre vide, qu’il entendit des chameaux déblatérer à une distance plus proche qu’il aurait pu l’imaginer. Ça y est, les nouveaux voyageurs auraient enfin pénétrer dans l’enceinte de la ville. En tant que milicien, et qui plus est capitaine fomoire, il aurait pût tout naturellement veiller au bon déroulement de leur accueil et, surtout, faire acte de présence. Mais de toute manière...à quoi bon se décoller le cul du tabouret si c’était pour le visser de nouveau quelques minutes plus tard et perdre ainsi son énergie en de vains trajets ? D’ailleurs, il percevait déjà un certain remue-ménage qui se rapprochait de plus en plus, pour finalement s’arrêter devant l’entrée de l’établissement central du village. Quelques brefs échanges. Des voix qu’ils ne connaissaient pas encore. Puis finalement, le temps d’un nouveau godet enfilé, les portes daignèrent s’ouvrir sur une très jeune fille à la blancheur quasi maladive accompagnée d’une jeune femme aux yeux bridés, à n’en pas douter d’origine asiatique. Le temps de s’installer au comptoir, un jeune homme les rejoints bientôt. Quelques verres échangés, beaucoup de propos de plus en plus incohérents, menant parfois au quiproquo et voilà les deux représentants flesh initiés à leur fameux alcool de patate par les bons soins du capitaine, ravi de s’être trouvé de nouveaux camarades de boisson. La petite foldingue, s’étant éclipsée un moment, observait surement la scène d’un regard extérieur, lourd de dérision. |
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